lundi 24 novembre 2008

Are words weapons ?

On m’a dit qu’il fallait que j’apprenne à communiquer

De façon positive il s’entend.

Alors j’apprends à dire aux gens que j’les aime

Tout comme je ne me gêne pas de le leur dire quand ce n’est pas le cas.

On évolue dans nos communautés faussement belles et solidaires

On parle de destruction/reconstruction des schémas familiaux

De la peur des non-dits, de la non-verbalisation.

De l’importance du non, du oui, du faut-que-je-réfléchisse.

On érige tout en principe moral.

Tant que chacun reste à sa place,

Qu’on semble s’aimer

Et qu’on prétend pisser sur la non-exclusivité,

Tout va bien.

Quand tout s’effondre,

L’hypocrisie avec,

On entend parler d’honneur, de respect, de violence,

On voit les concepts se déplacer,

Les égos se surdimensionner,

Les constructions de classes se survaloriser.

La reproduction de schémas straights ne nous échappe pas.

La crise, fut-elle familiale, classiste, raciste, non plus.

J’commence à croire que la communication ne vaut que lorsqu’elle est positive, positivé et positiviste.

Que lorsqu’il s’agit de critique, l’exclusion prévoit à la confrontation.

On évolue dans des communautés empruntes de codes bourgeois.

Où on ne dit pas « j’t’aime pas » mais, « nous n’avons rien à faire ensemble ».

Où on ne dit pas « j’ai envie de te décoller une baffe » mais, « sors de cette maison et démerde toi ».

Où la notion de violence se trouve déplacée

Et où, malheureusement, j’en viens à la trouver délégitimée.

C’est bête à dire, mais le oui s’apprend par le non.

L’amour par le désamour,

Le désir par le refus.

Et la violence ?

Elle s’apprend quand on arrête de l’enrober dans des belles phrases publicitaires, et qu’on la voit pour la première fois, face à soi, brute.

Je crois bien que pour beaucoup, la communication est une couche de foie gras qui enroberait un amas de clous.

Enlevez l’enrobage, donnez-moi la garniture,

Moi, j’aime bien savoir ce que je mange.

mardi 9 septembre 2008

Mysterious skin

J'vais pas te le cacher, ça me fait plaisir de voir que tu sombres chaque jour un peu plus.
Mais c'est comme si je trouvais que ça ne suffisait pas.

J'ai envie de te montrer à quel point je pourrais te détruire... encore plus.
J'ai envie de te montrer ce que ça fait, d'être marqué par ce qui n'a pas eu lieu, ce qui aurait pu avoir lieu si...
J'ai envie de te montrer ce que ça fait de se sentir faible, impuissant, coincé.
J'ai envie de te montrer à quel point tu m'as détruit, à quel point tu m'as rendu dingue, comment t'as niqué ma sexualité, comment j'ai lutté pour faire face aux choses et me relever.

Je jouis à l'idée de te faire mal.
J'me branle inlassablement en m'imaginant débarquer chez toi. Toi bourré, comme d'hab. Et ne pas te laisser le choix. T'enfermer. Te contraindre. Te faire mal sans vraiment rien faire... même si j'aimerais.

Dommage que t'ai pas 12 ans, que tu ne sois pas face à la première personne qui te montre son désir, que tu la refuses mais qu'elle ne l'entend pas.
Dommage que tu ne construises pas ta sexualité sur un évènement traumatique... dommage.

Pourquoi je passe pas à l'acte ?

Parce que j'aime croire que je suis passée à autre chose, même si j'éprouve une certaine satisfaction à te voir t'écrouler sans l'aide de personne.
Parce que j'peux pas m'empêcher de penser que c'est aussi grâce à moi que t'en es arrivé si bas.
Parce que j'suis fière de m'être relevée et pas toi.

BUT IN MY DREAMS, I STILL RAPE THE RAPIST.

samedi 28 juin 2008

Lost Souls

Pour nos âmes d’enfants perdus qui rigolent de la couleur de leur sang
Pour les jeux qu’on crée et auxquels on croit dur comme fer
Pour nos cap’ pas cap’ BDSM en pleine nuit et nos séances le dimanche matin
Pour nos fétiches communs, nos addictions communes et nos angoisses de gamins

J’ai des marques sur le corps qui me rappellent sans cesse notre relation
Le métal et le sang en lieu de promesses d’enfants

Pour nos jeux de pirates et de vampyres
Pour nos identités d’enfants terribles qui n’ont pas compris la différence des sexes
Pour nos expérimentations, juste pour voir ce que ça fait
Pour nos baises endormis et les orgasmes dont on rit

J’me fais des scénars dans tous les sens, piochant dans mon imaginaire
Envie qu’on passe notre temps à jouer, à performer et à (re)créer

Pour nos discussions politiques et nos désillusions
Pour nos silences rassurants et nos (dé)connections
Pour nos rires incontrôlés
Pour nos messages enragés

J’en ai une boule au ventre qui me torture et qui me rassure
J’nous imagine sur la route 66, se persuadant qu’on est perdus même si…

Love hurts... so good ?

J'soigne mes chagrins d'amour au Xanax
0,5... rose...
Des pilules que j'avale jusqu'à ne plus tenir debout
Jusqu'au blackout...

mardi 20 mai 2008

Dirty Living

On se construit des histoires d’amour unidirectionnelles
Des histoires comme on en voit au cinéma ou dans les sitcom américaines
Avec les dialogues qui vont avec
Des scènes aux paroles parfaites, regards parfaits, drames parfaits
On cherche à vivre ce qui nous chatouille le ventre devant notre écran d’ordinateur
On joue aux ados de 12 ans
Aux amants précoces
Aux drama queen qui s’ignorent
On joue en sachant la vérité
En sachant qu’on se voile la face.

Ce n’est pas comme dans un film,
C’est un film… que tu projettes en écran géant sur ton cortex cérébral.


Tu te souviens de ces films en 3D ?
C’est pareil… en pire.
La même sensation d’y être
La même peur de ce qui avance vers toi
Ou de ce qui reste caché dans un coin.
La même angoisse de ne pas savoir
Même si toi, évidemment, tu penses que t’en écris le scénario.
Et tu restes là, attachée à ta chaise, écarteurs de paupières et speed dans les veines
Impossible de t’en détourner mais impossible à contrôler
Tu restes spectatrice de ta vie sur pellicule
T’aperçois vaguement la réalité en surimpression
Toujours lointaine, assez pour pas t’en inquiéter


T’approches de la fin, au climax du drama
Tu penses vraiment que ça va se finir comme dans ces sitcoms
Tu le penses pas, t’en es sûre, tu l’as déjà vu mille fois.
Seulement t’as oublié la surimpression
T’as oublié que tu pouvais pas projeter ta vie
Passivement
Tout part à la dérive et le temps que tu t’en rendes compte, il est déjà trop tard
Alors tu te débats
Tu sors de la passivité pour une fois,
Sauf que le scénar est plus compliqué cette fois.
Pas de « je t’aime, embrasse-moi »
Ici on parle de haine et de claques dans la gueule
On s’aime rarement trop et on ne se pardonne jamais.
Les gens ont des cœurs en chair, des vrais qui font mal
Pas des cœurs d’encre et de pellicule.
Finis le « erase and rewind »
Ya plus que le « pleure et tais toi »


Et toi comme une conne
Tu restes sur ta chaise et t’attends la prochaine séance en te demandant si le sel sur tes lèvres vient de tes larmes ou du pop-corn…