lundi 24 novembre 2008

Are words weapons ?

On m’a dit qu’il fallait que j’apprenne à communiquer

De façon positive il s’entend.

Alors j’apprends à dire aux gens que j’les aime

Tout comme je ne me gêne pas de le leur dire quand ce n’est pas le cas.

On évolue dans nos communautés faussement belles et solidaires

On parle de destruction/reconstruction des schémas familiaux

De la peur des non-dits, de la non-verbalisation.

De l’importance du non, du oui, du faut-que-je-réfléchisse.

On érige tout en principe moral.

Tant que chacun reste à sa place,

Qu’on semble s’aimer

Et qu’on prétend pisser sur la non-exclusivité,

Tout va bien.

Quand tout s’effondre,

L’hypocrisie avec,

On entend parler d’honneur, de respect, de violence,

On voit les concepts se déplacer,

Les égos se surdimensionner,

Les constructions de classes se survaloriser.

La reproduction de schémas straights ne nous échappe pas.

La crise, fut-elle familiale, classiste, raciste, non plus.

J’commence à croire que la communication ne vaut que lorsqu’elle est positive, positivé et positiviste.

Que lorsqu’il s’agit de critique, l’exclusion prévoit à la confrontation.

On évolue dans des communautés empruntes de codes bourgeois.

Où on ne dit pas « j’t’aime pas » mais, « nous n’avons rien à faire ensemble ».

Où on ne dit pas « j’ai envie de te décoller une baffe » mais, « sors de cette maison et démerde toi ».

Où la notion de violence se trouve déplacée

Et où, malheureusement, j’en viens à la trouver délégitimée.

C’est bête à dire, mais le oui s’apprend par le non.

L’amour par le désamour,

Le désir par le refus.

Et la violence ?

Elle s’apprend quand on arrête de l’enrober dans des belles phrases publicitaires, et qu’on la voit pour la première fois, face à soi, brute.

Je crois bien que pour beaucoup, la communication est une couche de foie gras qui enroberait un amas de clous.

Enlevez l’enrobage, donnez-moi la garniture,

Moi, j’aime bien savoir ce que je mange.

mardi 9 septembre 2008

Mysterious skin

J'vais pas te le cacher, ça me fait plaisir de voir que tu sombres chaque jour un peu plus.
Mais c'est comme si je trouvais que ça ne suffisait pas.

J'ai envie de te montrer à quel point je pourrais te détruire... encore plus.
J'ai envie de te montrer ce que ça fait, d'être marqué par ce qui n'a pas eu lieu, ce qui aurait pu avoir lieu si...
J'ai envie de te montrer ce que ça fait de se sentir faible, impuissant, coincé.
J'ai envie de te montrer à quel point tu m'as détruit, à quel point tu m'as rendu dingue, comment t'as niqué ma sexualité, comment j'ai lutté pour faire face aux choses et me relever.

Je jouis à l'idée de te faire mal.
J'me branle inlassablement en m'imaginant débarquer chez toi. Toi bourré, comme d'hab. Et ne pas te laisser le choix. T'enfermer. Te contraindre. Te faire mal sans vraiment rien faire... même si j'aimerais.

Dommage que t'ai pas 12 ans, que tu ne sois pas face à la première personne qui te montre son désir, que tu la refuses mais qu'elle ne l'entend pas.
Dommage que tu ne construises pas ta sexualité sur un évènement traumatique... dommage.

Pourquoi je passe pas à l'acte ?

Parce que j'aime croire que je suis passée à autre chose, même si j'éprouve une certaine satisfaction à te voir t'écrouler sans l'aide de personne.
Parce que j'peux pas m'empêcher de penser que c'est aussi grâce à moi que t'en es arrivé si bas.
Parce que j'suis fière de m'être relevée et pas toi.

BUT IN MY DREAMS, I STILL RAPE THE RAPIST.

samedi 28 juin 2008

Lost Souls

Pour nos âmes d’enfants perdus qui rigolent de la couleur de leur sang
Pour les jeux qu’on crée et auxquels on croit dur comme fer
Pour nos cap’ pas cap’ BDSM en pleine nuit et nos séances le dimanche matin
Pour nos fétiches communs, nos addictions communes et nos angoisses de gamins

J’ai des marques sur le corps qui me rappellent sans cesse notre relation
Le métal et le sang en lieu de promesses d’enfants

Pour nos jeux de pirates et de vampyres
Pour nos identités d’enfants terribles qui n’ont pas compris la différence des sexes
Pour nos expérimentations, juste pour voir ce que ça fait
Pour nos baises endormis et les orgasmes dont on rit

J’me fais des scénars dans tous les sens, piochant dans mon imaginaire
Envie qu’on passe notre temps à jouer, à performer et à (re)créer

Pour nos discussions politiques et nos désillusions
Pour nos silences rassurants et nos (dé)connections
Pour nos rires incontrôlés
Pour nos messages enragés

J’en ai une boule au ventre qui me torture et qui me rassure
J’nous imagine sur la route 66, se persuadant qu’on est perdus même si…

Love hurts... so good ?

J'soigne mes chagrins d'amour au Xanax
0,5... rose...
Des pilules que j'avale jusqu'à ne plus tenir debout
Jusqu'au blackout...

mardi 20 mai 2008

Dirty Living

On se construit des histoires d’amour unidirectionnelles
Des histoires comme on en voit au cinéma ou dans les sitcom américaines
Avec les dialogues qui vont avec
Des scènes aux paroles parfaites, regards parfaits, drames parfaits
On cherche à vivre ce qui nous chatouille le ventre devant notre écran d’ordinateur
On joue aux ados de 12 ans
Aux amants précoces
Aux drama queen qui s’ignorent
On joue en sachant la vérité
En sachant qu’on se voile la face.

Ce n’est pas comme dans un film,
C’est un film… que tu projettes en écran géant sur ton cortex cérébral.


Tu te souviens de ces films en 3D ?
C’est pareil… en pire.
La même sensation d’y être
La même peur de ce qui avance vers toi
Ou de ce qui reste caché dans un coin.
La même angoisse de ne pas savoir
Même si toi, évidemment, tu penses que t’en écris le scénario.
Et tu restes là, attachée à ta chaise, écarteurs de paupières et speed dans les veines
Impossible de t’en détourner mais impossible à contrôler
Tu restes spectatrice de ta vie sur pellicule
T’aperçois vaguement la réalité en surimpression
Toujours lointaine, assez pour pas t’en inquiéter


T’approches de la fin, au climax du drama
Tu penses vraiment que ça va se finir comme dans ces sitcoms
Tu le penses pas, t’en es sûre, tu l’as déjà vu mille fois.
Seulement t’as oublié la surimpression
T’as oublié que tu pouvais pas projeter ta vie
Passivement
Tout part à la dérive et le temps que tu t’en rendes compte, il est déjà trop tard
Alors tu te débats
Tu sors de la passivité pour une fois,
Sauf que le scénar est plus compliqué cette fois.
Pas de « je t’aime, embrasse-moi »
Ici on parle de haine et de claques dans la gueule
On s’aime rarement trop et on ne se pardonne jamais.
Les gens ont des cœurs en chair, des vrais qui font mal
Pas des cœurs d’encre et de pellicule.
Finis le « erase and rewind »
Ya plus que le « pleure et tais toi »


Et toi comme une conne
Tu restes sur ta chaise et t’attends la prochaine séance en te demandant si le sel sur tes lèvres vient de tes larmes ou du pop-corn…

lundi 10 décembre 2007

Riots

J’me souviens d’émeutes
De gaz dans la gueule
De pavés qui volent
Et de gens qui se font attraper.
J’me souviens l’adrénaline
La peur de rien
La volonté de foncer,
Quoiqu’il arrive.
J’me souviens de mon cerveau déconnecté
De l’impression de jouer à un jeu
En me demandant si la fin en vaut le coup
J’me souviens des vitrines brisées
Des poubelles renversées
Et des rues dépavées.
J’me souviens des frissons de masse
De la peur
Et de l’envie que tout soit possible
Des larmes
Des lacrymos
Et de la volonté de réussir.
J’aime les émeutes pour ce qu’elles représentent
Pour l’impression d’infinité des possibles qu’elles dégagent
Pour la sensation de pouvoir.
J’aime la confrontation de masse
Contre les flics
Contre l’ordre établi,
J’crois pas au grand soir
Ni en la révolution
Mais j’profite.
J’profite de mini espaces de liberté
Le temps d’une nuit
Le temps d’un pavé
Le temps qu’une vitrine s’écroule,
Une demi-seconde.

dimanche 25 novembre 2007

I want my blood to be your lipstick

J’me rappelle les marques de morsures
Les bleus le long de ma colonne vertébrale
Les nuits blanches devant des films de merde
Juste pour être totalement défoncés à la fatigue.
J’me rappelle tes regards
Tes envies de me casser la gueule
Tellement je savais pas ce que j’voulais.
J’me rappelle les drames
Les larmes dans le métro.
J’me rappelle les séances de baise
Où j’te disais stop parce que j’pouvais même plus respirer.
J’me rappelle tes questions qui me faisaient trembler
Les discussions qu’on a pas eu même si j’en mourrais d’envie
J’me rappelle avoir entendu pour la première fois quelqu’un me dire « C’est comme tu veux »
J’me rappelle tout ça
Et j’te vois le reproduire sur d’autres.
J’me rappelle notre histoire avortée.
Et j’me dis que j’ai envie de recommencer.
D’éviter de jouer ma dramaqueen.
J’ai envie que tu m’envahisses de ta violence qui me force à bouger,
Que tu me foutes des claques avant de me sauter dessus
Que tu m’passes des aiguilles
Et qu’on joue avec nos sangs.
J’ai envie d’un tas de choses,
J’m’en rappelle un tas d’autres,
Et tout ce que j’vois, c’est de l’incertitude.
L’incertitude parce que j’me sens toujours coupable
D’avoir fais de la merde
Et de l’avoir regretté ensuite
L’incertitude parce que je sais pas ce que tu veux
Ce que tu penses
Et que te le demander
Serait faire face à une vérité que j’ai peut être pas envie d’entendre.
J’écris cette merde néo-romantique et j’me demande pourquoi
Pourquoi j’écris ça
Pourquoi j’te parle pas
Pourquoi tout ça.
J’me prends à en rajouter
Parce que je sais pas comment finir
En fait
Je sais pas si j’veux finir
J’pourrais en dire des tonnes mais j’vais m’arrêter là
J’vais t’imaginer me dire stop
Comme quand j’te suçais dans les toilettes et que t’en pouvais plus.
STOP !

mercredi 29 août 2007

Art is Dead, We are the Zombies

Tout a déjà été écrit
Tout a déjà été joué
Nous de sommes que des zombies
Dont les maîtres sont des arts oubliés

lundi 30 juillet 2007

I want a perfect body, I want a perfect soul

J'me suis longtemps détestée.
Moi, mon corps, mon esprit.
J'détestais l'image qu'on me renvoyait de moi.
Alors j'ai voulu changer.
Pour l'esprit, c'était facile
Peu importe où j'me trouvais
J'savais trouver les codes, la culture
J'savais créer mes propres références et mes propres réflexions.
Pour le corps, c'était plus dur.
J'pensais que j'pouvais rien changer
C'est ce qu'on me disait.
J'aimais pas l'image de garçon râté qu'on me renvoyait.
J'me suis mis à détester les gens
A vouloir m'affranchir des schémas humains
Et j'me suis rendu compte
Que ça aussi j'pouvais le changer
Que j'avais pas forcément à ressembler au garçon qu'on voulait que je sois.
J'ai commencé à modifier mon corps
Et j'me suis rendu compte que c'était possible
J'l'ai orné, transformé, reconstruit.
J'ai changé le rapport que j'avais à mon corps.
Ce n'était plus une interface, c'était devenu un programme vierge
Dans lequel j'pouvais modifier un certain nombre de paramètres.
Jusqu'à ce que j'me rende compte, que j'changeais les paramètres extérieurs seulement.
Et que finalement, j'voulais pas un corps de garçon freak.
Que ce qui me dérangeait c'était pas mon corps d'humain, mais mon corps de garçon.
Et que ça
Ca aussi
J'pouvais le modifier selon ma volonté
Que si j'voulais un corps de fille freak
Il suffisait que j'le veuille.
Et c'est ce que je suis en train de faire
J'entame la plus grosse modification corporelle possible
Et j'me sens comme une petite fille hystérique.
J'découvre pourquoi j'étais ébahie devant les féminités que j'pouvais observer
Et j'm'ébahie devant celle que j'arrive à dégager par ma simple volonté.
Aucun corps n'est parfait et surtout pas le mien
Mais tout est modifiable
Par la volonté, les artifices et le synthétique.
J'suis faite de métal, d'encre et d'oestrogènes en gel
J'suis increvable
Et je hais les gens de m'avoir fait croire qu'on ne choisissais rien.
J'aime mon corps de bébé trans
J'aime ma culture anarcho-queer qui n'apporte qu'à moi-même et aux gens qui m'entourent
J'aime ce que j'suis devenue
Mes rêves et mes angoisses de ptite fille
Ma peur du noir et des poissons
Mon addiction aux fringues et au maquillage que j'met en trop grande quantité parfois
J'aime ma fausse innocence et ma fausse connerie
J'aime croire que j'écris bien même si j'déteste mes textes
J'aime comment j'ai su modifier ma vie.
J'suis excitée à l'idée que d'autres modifications vont bientot s'imposer.
Je sais pas où ça va me mener et j'ai pas envie de savoir
Peu importe où je vais du moment que je me perds.

mercredi 6 juin 2007

Too much is never enough !

Être une pouf politique c'est se réapproprier des codes, des stéréotypes, des clichés de féminité normative pour en faire un objet de force.
C'est prendre les normes, les accentuer.
Jouer dans le too much, et considérer qu'on en fait jamais trop.
Car si une "femme" doit être sexy, elle ne doit pas en faire trop. Si elle doit être féminine, il ne faut pas non plus qu'elle "ressemble à une pute".
La mini-jupe, c'est bien, la micro-jupe qui laisse voir votre culotte sans même vous baisser, il paraît que ça l'est beaucoup moins.
Pourquoi en faire trop c'est politique ?
Parce qu'on sort d'une féminité subie.
Parce que l'absence de modération que la pression sociale voudrait nous imposer est une libération de nos corps.
Parce que le pouvoir de séduction que nous avons malgré nous peut être une arme de manipulation pour arriver à nos fins.
Parce qu'en faire trop permet de s'imposer dans l'espace publique, d'occuper l'espace comme un mec, mais sans faire dans la virilité.
Être une pouf politique, c'est remettre en cause la virilité et son monopole du pouvoir, de l'arrogance, de l'aisance dans l'espace.

Alors oui, on passe pour des filles faciles, mais ne vous avisez pas de nous toucher, on a l'air sweet, mais ne vous inquiétez pas, on sait se battre.

Political Bullshits

J'ai des slogans qui me traversent l'esprit.
Des phrases criées maintes fois.
Comme si les mots pouvaient faire avancer les choses.
Comme si les mots rendaient l'utopie palpable.
Des slogans dont on sait très bien qu'ils sont vains
Que les idéaux qu'ils prônent restent et resteront des idéaux.
Et pourtant
J'peux pas m'empêcher de frissonner lorsque des centaines ou des milliers de personnes hurlent
A en perdre la voix
Les mêmes mots rageurs.
Les mots ne sont pas des armes.
Ils le sont à une échelle interindividuelle
Mais dans une lutte "révolutionnaire"
Que représentent-ils ?
Pas grand chose je le crains.
Un slogan est comme un grain de sable lancé contre un char blindé
Et même avec des milliers de grains de sable
Le blindé continue d'avancer
Jusqu'à nous écraser
Et nous rendre incapables
De jeter le moindre grain
De crier le moindre mot.

jeudi 31 mai 2007

Our bodies are battlegrounds

A l’image de la liberté, il est faux de croire que la propriété corporelle est une chose innée. Le corps est un médiateur social construit, cadré, normé, réglé. Il obéit à des règles.

Règles non-biologiques.

La (ré-)appropriation du corps est une lutte.

Lutte des genres

Lutte des identités

Lutte des libertés

Le corps est un champ de bataille.

Un terrain occupé

Par la norme

Les normes

Le pseudo-biologique

Le corps est une colonie sociale

Sa modification, sa revendication, sa libération est une résistance.

Une révolution

Révolution interne interférant sur l’externe

Il nous appartient de lutter pour son dé-chaînement.

L’occupation corporelle a ses dissidentEs

Ses (t)erroristes.

Refusant l’assignation au profit de l’auto-construction.

Car l’aliénation corporelle est à la base de toute aliénation

Nous nous devons de la dynamiter

La faire exploser

La déconstruire pour laisser à chacunE la liberté d’y reconstruire.

Le corps se doit d’être une œuvre revendicative individuelle et individualiste

Faisons du corps un terrain vague…

Is meat murder ?

Réveil brutal. Les yeux tuméfiés peinent à s'ouvrir sur la lumière aveuglante et d'une blancheur quasi-chirurgicale.
Temps d'habituation.
Les contours se forment, les contrastes puis les couleurs apparaissent.
La tête tourne.
Le regard cherche à reconnaître son environnement.
Rien.
Pièce blanche.
Incroyablement blanche.
Rien que du blanc.
Néant du blanc.
Corps nu.
Bruits métalliques derrière la porte.
Le corps fait mal. Hurle de douleur.
Clef. Serrure. Bruit assourdissant du loquet.
Un homme. Blancheur agressive.
Corps agrippé. Corps traîné.
Voix qui ne sort pas. Être comme dépossédé de son âme.
Et l'autre traîne et traîne encore...
Bruits métalliques partout.
Odeur de sang.
Odeur de mort.
Corps soulevé.
Crochet dans gorge.
Alignement de cadavres au-dessus desquels une pancarte "ABATTOIR HUMAIN" semble contempler son oeuvre...

Rape and/or pleasure ?

Aveuglé-e, mains attachées. Ce sont tes mains qui me caressent et moi qui n’y peux rien.

Mélange de répulsion et d’excitation.

Dualité de l’esprit.

Dois-je oui ou non me laisser aller à cette union que mon esprit refuse mais à laquelle mon corps semble s’abandonner ?

Ce sont tes doigts qui me pénètre et ma tête qui s’y refuse.

L’excitation monte au gré de ta brutalité.

C’est parce que je ne veux pas, parce que je n’y peux rien, que tout cela nous excite.

Et ton sexe dans ma bouche, va et vient. Et moi qui bave d’excitation. Et moi qui pleure d’angoisse. Masturbation mentale créée par mon paradoxe orgasmique.

Alors je m’offre et tu me prends.

Sensation de remplissage. Ton sexe comble ce vide qui me bouffait.

Il va et vient. J’espère qu’il ne partira jamais.

Avec toi je me sens plein-e, avec toi je me sens beau/belle.

Visage que je ne connais pas, union dont je ne voulais pas, qui maintenant m’apporte la guérison à grand renfort de coït.

Mon dos se cambre. Mon corps se raidit. Anus palpitant et toi qui continue.

Mon sperme se répand. Tu accélères le mouvement.

Entre

Sors

Entre

Sors

A ton tour de gémir. Ta semence salvatrice se répand en moi.

Sors

Pars

Toi que je ne connais pas

Merci.

dimanche 27 mai 2007

Sex attitude for a trashy life

J’sexualise à outrance mon corps pour ne pas à affronter les conflits
Ou plutôt pour en provoquer certains
Et en fuir d’autres
N’affronter que ceux que j’me sens capable de gérer
Les déclencher pour ne pas se sentir prisonnière
J’sexualise mon attitude pour occuper l’espace
Montrer que j’suis là
Envers et contre tous-t
Tous ceux qui voudraient me baiser
Me mettre la main sur la cuisse dans une voiture en marche
Ou simplement ceux qui voudraient me voir crever
Parce que j’ai des mini jupes
Mais de la barbe
Et un torse plat
Un torse plat que j’exhibe
Fièrement
Pour faire comprendre que c’est mon corps
Que j’suis pas en conflit avec lui
Même si j’suis trans
Même si pendant longtemps j’l’ai détesté.
C’est bien de s’exhiber
De s’imposer aux gens par le corps
Ça évite de verbaliser
D’avoir à s’expliquer
A se justifier
J’ai plus envie
Plus envie de dire pourquoi
Ou pourquoi pas
J’veux juste envahir les gens de ma sexualité
Pour ne plus subir la leur
Alors j’me pose
En mini jupe
Et en corset
Mais toujours les docs aux pieds
Prête à taper à n’importe quel moment
Ce que j’n’ai pas su faire au moment où c’était utile
J’essaye de le recréer
Pour y faire face
Une bonne fois pour toute
Ne plus me sentir démunie
Prisonnière
Dans mes envies
Dans mon corps
Dans l’espace
Dans ma verbalisation
Alors ça voudrait dire que j’me rends prisonnière d’une certaine façon ?
J’me rends prisonnière de cette sexualisation ?
De ma non-capacité à verbaliser ?
Peut-être
Mais cet enfermement j’l’ai choisi
Il est agréable
Chaud
Connu
On prétend tous vouloir être libre
Des normes
De son passé
Mais pour avoir cette impression
On est obligé de s’enfermer
Quelque part
De se rendre prisonnière d’un monde qu’on crée
Un monde d’illusion
Un monde où on fait semblant
D’avoir tout réglé
D’être à l’aise
De nier tout en bloc
Ma prison de sexualité
C’est ma névrose à moi
Et j’l’aime
J’aime me sentir désirée
Ou détestée
A m’en rendre malade
A en pleurer
A ne plus pouvoir me regarder dans la glace
J’aime avoir l’air d’une trashy-glam-fem-trop-sexy-névrosée-faussement-alcoolique
J’simule le trash
Pour ne pas avoir à verbaliser ce qui est vraiment trash dans ma vie
Alors j’rends la névrose esthétique
J’rends le moche magnifiquement beau
Et j’me pose
Avec mon rouge à lèvre et mon fard à paupière à moitié partis
Bouteille de vodka à la main
J’me pose
J’regarde les gens bugués
Et j’me dis que j’suis fière
Fière de provoquer le doute, le choc, la peur
Plutôt que de les subir
J’suis fière de ce que j’suis devenue
Envers et contre tous-t
Fière de ce qui m’attends
Et je sais
Qu’au-delà de mon corps de sexy-fem-trans
J’attends qu’une chose
Me battre
Fracasser la première personne qui remettra en cause mes désirs
La prendre dans mon piège comme une veuve noire
Et n’en faire qu’une bouchée
Sans un mot…

Nique ton genre

J’te fais buguer. T’arrives plus à réfléchir. Tu sais plus comment t’adresser à moi. On t’a pas appris comment parler aux gens qui n’ont pas de cases.
C’est plus compliqué que « t’es il ou t’es elle ? »
Ça prendrait tellement de temps à t’expliquer que j’ai pas envie que tu me comprennes.
Je vais à l’encontre de tout ce qu’on t’a appris.
Je vais à l’encontre de toute ta manière de penser.
J’suis pas quelqu’un qu’on rentre dans une case, même en m’y poussant très fort, les deux pieds au cul.
Les cases, les classes, les castes, j’les dynamite, j’les fais sauter.
J’dis non au biologique.
J’dis non à ce que tu veux faire de moi.
J’dis libère ton ça et arrête-toi au stade oral.
Nique ton genre
Et laisse mon corps en terrain vague.

BienvenuE en taule

La ville moderne c’est comme une prison.
Attends j’t’explique.
On plante le décor. T’es dans le métro. Devant toi, une personne comme tant d’autres.
Tu croises son regard une fois… puis une seconde…
Et là, malaise.
Tu commences à te dire « Merde, si j’la regarde, elle va croire que j’bug sur sa gueule, que j’lui veux quelquechose ».
Alors t’essaies de ne pas regarder devant toi.
C’est fou quand même. T’es assisE et tu t’interdis de regarder devant toi.
Enfin bref, on reprend.
T’en as marre de détailler le sol, tu regardes par la fenêtre, ça te saoule.
Alors tu regardes devant, et là, tu recroises son regard, re-malaise. Tu sais plus quoi faire.
Un sourire ? non, ça fait trop j’drague.
Faire la gueule ? nonon, ça genre tu m’vénères.
Bon, tu t’résignes. Tu détailles le plan de la ligne, les grafs, les pubs pour Public.
C’est bon, tu descends.
Ouais bon, attends, c’est pas fini.
Là, t’es dehors, tu marches, tranquille.
Tu croises quelqu'un, un mec qui se la joue caïd.
Deux solutions, tu soutiens le regard au risque de te faire emmerder, ou alors tu regardes par terre.
C’est bon, il est passé.
Tu tapes ton code.
Tu montes dans l’ascenseur.
Merde, y’a quelqu'un d’autre qui monte.
Bon, t’es poliE, tu dis bonjour doucement, ton neutre.
Et là, tu respectes la loi de l’ascenseur.
Tu vas pas rentrer en contact avec ton voisin inconnu, ça se fait pas. Tu sais pas pourquoi, mais ça se fait pas.
Tu vas pas le regarder fixement, même s’il est devant toi, ça va vous mettre tous les deux mal à l’aise.
Alors encore une fois, tu regardes tes chaussures.
Au revoir poli.
Tu tournes ta clef.
T’es chez toi.
Tu peux enfin respirer et regarder où tu veux, comme tu veux.
Et dehors, tu vois une ville moderne, une jolie prison aux lumières artificielles où les regards des gens s’évitent poliment et où tout contact physique ou visuel est une agression.
BienvenuE dans la ville. BienvenuE en taule.
Cherche pas les barreaux, ils sont aussi transparents qu’une vitrine de magasin.

Untitled

J’sui radikale
Trop d’après certainEs
J’suis radikale et c’est loin d’être un choix
On m’y a poussé
On m’a pas donné le choix
La radikalité est une technique de survie
J’pratique le terrorisme korporel
J’le fais pour me sentir forte
Pour les sentir flipper
Flipper de me voir hors de leurs normes
Flipper de me voir exister
Mon existence est radikale
J’en fais une philosophie
Un mode de vie
J’ai plus envie de faire de concession
J’leur lacherais plus rien
J’suis là
J’existe
Peut-être trop
J’ai besoin de ça pour leur montrer que j’suis pas celle kils veulent ke je sois
J’fais ça pour moi
Et aussi pour ceux qui suivront
Pour leur montrer que c’est possible
Que tout est possible
Et qu’il faut se battre pour exister
Que notre existence est notre seul moyen d’action
Nous pouvons exister grâce à ceux/celles qui se sont battu-e-s avant nous
Alors à nous de nous montrer
A nous de revendiquer nos identités
Et d’un faire une politik
Un moyen d’action direkte
A nous de faire de l’hétérorisme
Pour qu’enfin nous puissions vivre libres
Et qu’enfin nous ne soyons pas « trop radikales » mais « nous-même »

Story of a transidentity

J’suis pd outside et high-fem inside
J’ai beau marché dans la rue en doc marten’s, dans ma tête j’porte des talons de 15cm en plexi et j’roule du cul comme c’est pas permis.J’ai pas de cul mais j’suis là et j’me pose, comme si j’en avais un bien rebondi et bien enserré dans un string en dentelle noire.
J’suis là et j’agis comme une tigresse, comme une pop-star moulée dans des fringues de luxe qui mettent en avant sa plastique de pin-up.Dans ma tête, j’ai les cheveux longs et les traits fins et arrondis.
Dans ma tête, j’ai pas « des mains de filles » mais « des belles mains ».
Dans ma tête, j’fais 1m70 j’passe ma vie en mini-jupe, talons hauts et bas résilles.
En vrai j’passe juste pour une grande folle…
Kan j’baise j’me sens belle, élégantE, animalE
Kan j’baise j’oublie que mon corps est sous testo et que la personne qui est avec moi sait pas que j’suis high-fem.
Kan j’baise ya plus d’identités, ya juste mon corps et ce kil ressent
Et finalement ça me fait kiffer qu’ils ne sachent pas ce que je suis
J’les entube du début à la fin
J’suis flou, malléable, fluide
Ils savent pas qui je suis et ne le sauront jamais
J’suis simplement celui qu’ils veulent que je sois

Ça c’était avant.
J’me suis mise à ne plus supporter le fait d’enfermer mon identité de fem
Maintenant la mini-jupe n’est plus seulement dans ma tête, elle est aussi sur mon cul
J’me pose et j’fais buguer les esprits
J’ai plus cette envie de plaire à tout prix
J’ai plus cette envie de me traveloter pour plaire à mes amants pd
J’ai juste envie de faire de mon corps un corps de fem
De me débarasser de cette identité de pd qui n’est pas la mienne
J’ai plus envie de jouer
J’ai juste envie d’être
Envie de baiser avec des femlovers
Envie de trouver des chaussures à talons à ma taille
Envie de ne pas passer pour un travelo mais pour une trans
Envie qu’on arrête de me considérer comme un mec aussi folle soit-il.
Envie de ne pas avoir l’air ridicule avec un décolleté
Une multitude d’envies
La liste est longue, interminable
J’fais dans l’extra féminité
Dans le trash
Dans le rock n roll
Mon identité fem c’est une affirmation
Un moyen de dire « j’suis là et j’t’emmerde », « tu me trouves sexy mais jamais tu me toucheras »
Mon identité fem c’est une revendication de puissance et d’insoumission
Mon identité fem c’est du terrorisme corporel
Je sais pas où tout ça va me mener
Mais j’ai hâte
J’ai hâte de voir mon corps se FEM-iniser
Hâte de ne plus m’étonner quand j’me regarde dans la glace et que j’vois un corps de garçon
Je sais que tout ça viendra un jour mais qu’il faudra du temps
Je sais que ce ne sera pas facile
Je sais que c’est ce que je veux et que personne pourra me freiner
Je sais ce que je suis

J’suis là, j’me pose
T’aimerais me cadrer, me caser, mais c’est impossible.
J’suis pas une fille et j’le serais jamais.
J’suis trans
J’suis fem
J’suis là, j’me pose
Et j’t’écrase sous mes talons aiguilles.